Chapitre 3
Applications continues
I Définitions :
Définition :
Soient E et F 2 espaces topologiques et f : E ® F une application. On dit que :
1°) f est continue en x0 Î E si pour tout voisinage V de f(x0) dans F, il existe un voisinage U de x0 dans E tel que f(U) Ì V
2°) f est continue dans E si f est continue en tout point de E.
Lorsque E et F sont des espaces métriques, f continue en x0 se traduit par :
" e > 0, $ h > 0 tel que d(x,x0) £ h Þ d(f(x),f(x0)) £ e
Remarque :
Lensemble des voisinages de a est noté : V(a)
f continue en x0 Î E ó " voisinage V de f(x0) dans F, f-1(V) est voisinage de x0 dans E. En effet, f continue en x0 Þ " V Î V(f(x0)), $ U Î V(x0) dans E tel que f(U) Ì V Þ f-1 · f(U) Ì f-1(V). Comme U Ì f-1f(U), on a : U Ì f-1(V) Þ f-1(V) est un voisinage de x0 dans E.
Théorème :
Pour une application f : E ® F dun espace topologique E dans un espace topologique F, les propriétés suivantes dont équivalentes :
1°) f continue dans E
2°) " partie A Ì E,
3°) limage réciproque par f de tout fermé de F est un fermé de E
4°) limage réciproque par f de tout ouvert de F est un ouvert de E
Exemples :
Alors lapplication x Î E ® d(x,A) Î ú est continue, ceci résulte de : |d(x,A) d(y,A)| £ d(x,y).
" z Î A, on a d(x,z) £ d(x,y) + d(y,z) doù d(x,A) £ d(x,z) £ d(x,y) + d(y,z)
d(x,A) d(x,y) £ d(y,z) " z Î A Þ d(x,A) d(x,y) £ d(y,A) Þ d(x,A) d(y,A) £ d(x,y)
Proposition :
Soient f : E ® F et g : F ® G où E,
F, G sont trois E..
Alors si f est continue au point x Î E et g continue
au point f(x) Î F, alors g· f est continue en x. En particulier, si f et g sont
continues, alors g· f est aussi continue.
Proposition :
1°) Soient E et F des espaces
topologiques et f : E ® F continue en a Î E.
Alors " suite (xn) de E convergente
vers a, la suite (f(xn))n
de F converge vers f(a). En particuliers, si a est valeur dadhérence
dune suite (xn) de E, f(a) est
valeur dadhérence de la suite f(xn).
2°) Si on suppose E espace métrique, on a léquivalence
f continue en a ssi " suite (xn) de E convergente
vers a, la suite (f(xn))n
de F converge vers f(a).
II Principe de prolongement des identités et des inégalités :
Proposition :
Soient f et g 2 applications continues dun E.T. E dans un E.T. séparé F. Alors lensemble A = {x Î E ; f(x) = g(x)} est fermé dans E. En particulier, si f(x) = g(x) en tous les points dune partie S de E partout dense dans E alors f º g.
Proposition :
Soient f et g 2 fonctions réelles continues dans un espace métrique E. Alors lensemble A = {x Î E ; f(x) £ g(x)} est fermé dans E. En particulier, si f(x) £ g(x) en tous les points dune partie S de E partout dense dans E alors f £ g dans E.
III Homéomorphismes :
Définition :
Un homéomorphisme est donc un isomorphisme de la topologie de E sur la topologie de F i.e. un isomorphisme de structures topologiques. Pour deux espaces homéomorphes, toutes propriétés topologiques vraies pour lun sont aussi vraies pour lautre.
Exemples :
Pour a Î ún et l Î ú*, lapplication f : x Î ún ® a + l x Î ún est un homéomorphisme. En effet, f est continue et f est bijective : a + l x = y Þ x = -a + [1/l ]y. Donc f-1 existe et f-1: y Î ún ® -a + [1/l ]y Î ún est aussi continue. On a f(B(0,1)) = B(a,|l |) : si x Î B(0,1) i.e. ||x|| < 1, on a f(x) = y = a + l x doù ||y a|| = ||l x|| = |l | ||x|| < |l |. Il en résulte que toutes les boules ouvertes de ún sont homéomorphes à la boule unité B(0,1) = {x Î ún / ||x|| < 1}.