Chapitre 2 :
Integrales Curvilignes – Primitives de Fonctions Complexes
A] INTEGRATION COMPLEXE
I) Première Approche :
Soit [a,b]
Ì ú . Subdivisons cet intervalle en n parties : a = t0 < t1 < t2 < … < tn-1 < tn = b.Soit
g : [a,b] ® ÷ une application continue et soit . On suppose que g i est dérivable. Alors g s’appelle un chemin différentiable par morceaux. z0 = g (a) [resp. z1 = g (b)] est l’origine [resp. l’extrémité] de g . g est un circuit si z0 = z1. Notons par g ¢ (t) la dérivée de g . g ¢ est une application de [a,b] – {t1,t2,…,tn-1} ® ÷ .II) Opérations sur les chemins :
Soit
g un chemin. On a -g (t) = g (b+a-t). -g est le chemin opposé à g .Soient
g : [a,b] ® ÷ et d : [c,d] ® ÷ . Si b = c et g (b) = d (c), on définit g + d : [a,d] ® ÷ .Remarque :
g + d |[a,b] = g et g + d |[b,d] = dIII) Longueur d’un chemin :
Etant donné un arc
g : [t0,t1] ® ÷ , à toute subdivision t0 = x0 < x1 < … < xn = t1 on peut associer la ligne polygonale de sommets : zk = g (xk) (k = 0,…,n). Sa longueur est la somme : |z0 – z1| + |z1 – z2| + … + |zn-1 – zn|. La borne supérieure L de tous les nombres ainsi obtenus est par définition la longueur de g . On dit que g est rectifiable si L < +¥ .Proposition
: Soit g un chemin défini sur l’intervalle [t0, t1]. g est rectifiable, et sa longueur est donnée par la formule :.Si on adopte un point de vue cinématique, L(
g ) totalise la distance parcourue entre les " instants " t0 et t1. Les retours en arrière éventuels sont comptés positivement. L(g ) peut donc être supérieur à la longueur géométrique du support.IV) Intégration le long d’un chemin :
Définition
: Soit g : [a,b] ® ÷ un chemin et F une fonction continue définie sur le support de g . Alors :On définit le support de
g par : supp(g ) = {g (t) ; t Î [a,b]}V) Propriétés de l’intégrale curviligne :
Ce sont les mêmes que dans le cas réel :
Changements de paramètre :
Soit
g : [a,b] ® ÷ un chemin. Soit encore, j : [c,d] ® [a,b] une application surjective de classe C 1 . Considérons d = g · j . Alors : .VI) Expression intégrale de fonctions analytiques :
Théorème de passage à la limite
: Soit g un chemin et Fn une suite de fonctions complexes continues sur Supp(g ). Supposons que {Fn} converge uniformément vers une fonction F sur Supp(g ). Alors :Les théorèmes de convergence de Lebesgue sont évidemment applicables à l’expression explicite de l’intégrale sur un chemin.
Théorème
: Soient g un chemin et j une fonction continue sur Supp(g ). Alors l’expression : M définit une fonction F analytique dans le complémentaire W du Supp(g ). De plus, on a pour tout z Î W :Corollaire
: Le rayon de convergence de M est supérieur ou égal à la distance entre t0 et Supp(g ) i.e. inf |u-t0| où u Î Supp(g ).La démonstration du théorème précédent donne un renseignement complémentaire : la série de Taylor en t0 de la fonction F converge pour tout u vérifiant |u-t0|
£ r (où r est tel que D(t0,r] ne rencontre pas g ). Ainsi nous obtenons le corollaire écrit ci dessus.
B] PRIMITIVES DE FONCTIONS HOLOMORPHES
Définition
: Soit f une fonction complexe définie dans un ouvert W Ì ÷ . On appelle primitive de f dans W toute fonction F, définie et holomorphe dans W , telle que F¢ = f.Remarque : Si F est une primitive, alors F + c est aussi une primitive de f
" c Î ÷ .I) Primitives et intégration :
Théorème
: Soient f une fonction complexe continue dans un ouvert W Ì ÷ et F une primitive de f. Soit g un chemin tracé dans W d’origine z0 et d’extrémité z1. Alors :Corollaire
: Si g est un circuit alors .II) Primitives dans un domaine :
Définition
: On appelle domaine un ouvert W Ì ÷ tel que z0 , z1 Î W puissent toujours être liés par un chemin tracé dans W (i.e. un domaine = un ouvert connexe par arcs différentiables par morceaux).Corollaire
: Soient W un domaine et f une fonction holomorphe sur W telle que f¢ (z) = 0 " z Î W . Alors f = const.Corollaire
: Si f est une fonction complexe continue dans un domaine W , 2 primitives de f dans D diffèrent d’une constante.Théorème : Soient W un domaine et f une fonction complexe continue dans W . Alors f a des primitives dans W ó pour tout circuit g tracé dans W .
III) Notion d’indice :
Définition
: Soit g un circuit, W = ÷ - Supp(g ), a Î W . Alors s’appelle indice de g par rapport à a .Propriétés de l’indice :
On considère l’indice d’un lacet
l par rapport à un point a. On note W le complémentaire du support de l .Proposition
: Soient g un circuit et S Ì ÷ un sous – ensemble connexe (par arcs) tel que S Ç Supp(g ) = Æ . Alors Ind(g ,x)|S = const. En plus, Ind(g ,x)|S = 0 si S n’est pas borné (i.e. $ zi Î S tel que |zi| ® ¥ , i ® ¥ ).Proposition
: Soit W Ì ÷ , un domaine qui ne contient pas 0. Alors pour qu’il existe une détermination du logarithme sur W , il faut et il suffit que Ind(l ,0) = 0 pour tout circuit l tracé dans W .